Esther Schmitt Naturopathe à Strasbourg
Je n’ai pas toujours été naturopathe. Et honnêtement, si on m’avait dit à 25 ans que je serai naturopathe et que je publierai un jour un livre (« J’arrête de me sentir fatigué.e ! Editons Eyrolles) je ne l’aurai pas cru.
Je me rappelle qu’enfant j’avais déjà une attirance intense pour toutes ces pratiques naturelles qui me faisaient rêver : Très jeune j’avais déclaré que je serai « médecin des plantes » et pour essayer mes potions magiques faites d’herbes fraiches, je piquais les cactus de mon frère pour les soigner. Évidemment autant vous dire qu’ils n’ont pas survécu.
Plus tard en grandissant, mes parents m’emmenaient chaque matin en voiture au lycée et nous prenions la place des Halles de Strasbourg où nous passions devant la boutique où était écrit « Cure Thermale du soleil ». Je demandais en boucle à ma mère pourquoi nous ne partions jamais en cure pour les vacances et elle me répondait « c’est pour les gens qui ont des rhumatismes ». Ce qui était plutôt courant à l’époque, on allait en cure car « on était malade » et les Spa, massages n’étaient pas encore totalement développé comme aujourd’hui.
Comment je suis devenue Naturopathe à Strasbourg
Quelques années plus tard, je songeais à faire des études de médecine lorsque je me suis rendue compte du nombre d’années d’études à faire qui, je dois reconnaitre, ne me motivaient pas. Ensuite m’est venue l’envie d’être restauratrice mais voyant mon frère trimer comme un fou dans un grand restaurant j’ai vite changé d’avis.
Je trouve toujours amusant de se souvenir des métiers que l’on voulait faire enfant. Regardez, médecin des plantes, médecin tout court, cuisinier : finalement je ne m’étonne pas aujourd’hui des messages que m’envoyait la vie à l’époque… J’avais déjà une attirance pour le soin, la guérison, l’alimentation et la cuisine.
Lorsque que vers 20 ans j’ai quitté la maison de mes parents c’était pour moi le grand saut pour me mettre à cuisiner à ma façon. Tout a commencé concrètement à ce moment où en faisant mes courses je découvrais la cuisine végétarienne (avec Valérie Cupillard qui était une des seules à l’époque !). J’avais déjà limité ma consommation de viande (sans jamais devenir végétarienne), je gardais la cuisine alsacienne pour des occasions précises mais j’avais soif de découvrir autre chose. J’ai cuisiné des végétaux, du riz, du poisson. A 24 ans j’ai fait mon premier jeûne de 7 jours encadré par une naturopathe et cela a été le levier qui m’a permis de découvrir plus précisément la naturopathie. A la sortie de ce jeûne je découvrais le Serpent Vert de la rue Adelshoffen avec ses distributeurs de graines, ses pains sans gluten, les produits végétaux, les sucres complets et j’en passe : tout un univers où honnêtement je ne connaissais rien ! Je vous promets que la 1ère fois que j’ai mis les pieds là-bas je me suis demandée ce qu’étaient tous ces produits et comment je pouvais les cuisiner. C’était vers 1999.
Les choses se sont posées tout en douceur.
J’ai mené ma route tranquillement, en étant salariée, en couple, bref une vie plutôt calme et tranquille. Je me rappelle que j’achetais mes tisanes dans des herboristeries, je lisais des tonnes de livres sur les plantes, leurs vertus, j’avais soif d’apprendre. Autre étape à ce moment j’ai décidé d’être soignée par un homéopathe. C’était un énorme changement pour moi mais je comprenais qu’au fond de moi j’avais envie de remettre du sain, du juste pour mon corps, j’avais un profond besoin de me reconnecter à des méthodes plus naturelles.
A quel moment le saut vers la naturopathie a eu lieu ?
Lorsque je suis rentrée après un tour du monde d’un an en 2010, j’ai posé mes valises à Strasbourg pour une nouvelle étape. J’avais quitté mon ancien emploi dans le marketing et le commerce pour voyager et à mon retour j’étais tombée enceinte de mon fils. La perspective pour moi de retourner vers un emploi de salariée était inenvisageable car je voulais créer mon activité sans savoir encore véritablement vers quoi j’allais me tourner. Je voulais apprendre la nutrition, connaître les profondeurs de la diététique mais les formations que je trouvais excluaient tout ce qui était aussi capital pour moi : l’hygiène de vie, comprendre le corps humain et savoir comment le respecter, avoir une approche globale de la santé et la guérison : la naturopathie était la seule discipline qui unissait toutes ces approches. Par ailleurs, avant mon voyage on m’avait diagnostiquée une maladie inflammatoire de l’intestin et j’étais persuadée au fond de moi qu’en changeant mon alimentation j’arriverai soit à atténuer les crises ou au mieux être en rémission. C’est d’ailleurs tout le sujet que j’ai abordé dans mon livre, ce parcours incroyable et fou pour me sortir de cette étape de santé compliquée.
En 2011, je me suis donc embarquée dans une formation en naturopathie que j’ai complétée par un diplôme universitaire en nutrition à la faculté de Dijon. Comme je venais d’être mère et que je voulais d’autres enfants je me suis tournée aussi vers des formations en nutrition pour femmes enceintes et alimentation des enfants. Les miens ont été mes plus beaux cobayes !
C’est indéniablement tout ce parcours de vie, de formations, de signes, de rencontres qui m’ont éclairée sur le positionnement que je souhaitais avoir. Je voulais être naturopathe, proposer un accompagnement global à mes clients pour les aider à se sentir mieux, j’avais soif de prodiguer des conseils, de proposer des consultations pour partager mes connaissances et faire profiter de mes expériences.
Je dois dire que la Vie a été généreuse avec moi. Vraiment.
Le lancement de ma méthode perte de poids en naturopathie
C’est en rencontrant une dame isolée dans le nord de l’Alsace que j’ai pu créer ma méthode perte de poids. Elle était assignée à résidence et rêvait de perdre 15 kilos. Je prenais ma voiture et je la rencontrais chez elle. Sans le savoir, elle m’a donné toutes les pépites dont j’avais besoin pour créer ma méthode. Non seulement elle a perdu ses 15 kilos mais s’est complètement reconnectée à son estime d’elle-même et à la confiance en soi. Ce programme existe grâce à elle et il existe toujours dans les offres que je propose.
Ce qui compte pour moi c’est avant tout de trouver l’alimentation qui est juste pour soi. Même si elle est imparfaite ! Peu importe qu’elle soit loin des diktats de la naturopathie. Chacun fait à son rythme, avec les connaissances qu’il acquiert et avec ce qui marche pour lui. J’ai toujours privilégié dans mes consultations un questionnement profond pour identifier clairement ce dont la personne a besoin mais qui soit ajusté à sa réalité et ses possibilités. Il n’est pas toujours possible de mettre en place un plan d’action réalisable pour le consultant. Par manque de temps, de motivation, de choix personnels, de budget. Mon intention n’a jamais été de mettre en place des accompagnements stricts et imposés mais des solutions possibles qui se rapprochent au mieux du besoin de mon client. On a toute une vie pour affiner son équilibre de vie.
Trouver son équilibre avec la naturopathie
Un exemple ?
En naturopathie on dit qu’il est préférable de manger les fruits crus 1 heure avant un repas ou 3 heures après mais pas en dessert après le repas. Le cru fermente avec le cuit ce qui génère de l’inconfort digestif, la fabrication de toxines et aussi la perte de vitamines précieuses qui se dilueraient avec le reste du bol alimentaire.
La réalité pour certains ?
Ils ne petit-déjeunent pas le matin car ils n’ont pas faim donc ne mangent pas de fruits. Ni au goûter car ils ne goutent pas. Aussi, après le repas c’est le seul moment où ils peuvent en manger ou juste parce qu’ils en ont envie.
Ma réponse ?
Alors mangez-les après le repas ! Et regardez si une fois de temps en temps vous pouvez les dissocier sinon restez tel quel. Oui, je préfère une personne qui consomme des fruits même au « mauvais » moment plutôt que pas du tout.
Vous l’aurez compris, écouter le consultant est essentiel, comprendre ses difficultés est primordial, trouver un équilibre entre les connaissances et ce qui est possible pour lui est fondamental. C’est l’approche que je propose dans mon cabinet lors de mes consultations. L’important est de commencer à mettre une action pour mieux se sentir et dès qu’elle est bien ancrée on peut passer à la suite.
Dans mon livre j’arrête de me sentir fatigué.e ! (Editions Eyrolles) je parle de toutes les étapes pour retrouver une alimentation ajustée sans restriction mais qui soit pourvoyeuse d’énergie, de santé et de joie. Car j’aime aussi cette citation de Bergson : « La vie nous avertit par un signe précis que nous sommes arrivés au bon endroit : ce signe est la joie ».
Esther SCHMITT
Auteure chez Eyrolles
Naturopathe et Coach certifée en nutrition